“Le tir en campagne a beaucoup changé en 30 ans”

Au centre, Carita Jussila (SWE) - Photo © Dean Alberga

Carita Jussila (FIN):

1973 : Débuts en tir à l’arc

1976 : Participe à ses premiers Championnats du Monde de tir en campagne

1980 : Participe aux Jeux Olympiques de Moscou

1980 : Championne du Monde et d’Europe en Arc Classique

1982 : Championne du Monde de tir en campagne et d’Europe en Arc Classique

1986 : Championne du Monde de tir en campagne et d’Europe en Arc Classique

1988 : Médaillée de Bronze aux Mondiaux de Tir à l’Arc en Campagne et aux Championnats d’Europe en Arc Classique

 

Carita, appréciez-vous vos seconds Championnats du Monde à Göteborg ?

Oui, bien que la compétition ait été plutôt difficile pour moi. Je tire en arc à poulies depuis les sept dernières années, mais ici je voulais que la Finlande présente une équipe féminine complète. Donc j’ai du reprendre mon arc classique. Durant ces dernières semaines, j’ai éprouvé des difficultés à retrouver la force dans mon bras. Ensuite, lors de la compétition, le clicker est toujours un peu compliqué à gérer. Mais de toute façon, j’avais dit aux organisateurs que je serais à nouveau là, et j’apprécie vraiment ces Championnats du Monde de tir en campagne.

 

Qu’est-ce qui a changé depuis 1976 ?

Les parcours ont beaucoup changé. En 1976, nous avions des parcours de 28 cibles, sur lesquels nous tirions quatre flèches. Cependant, nous tirions chaque flèche depuis un endroit différent. Nous devions nous déplacer en montant, en descendant, ou en dévers. Nous avions à faire plus de calculs, d’estimation des pentes. Il était difficile de calculer la distance avec la pente et sa déviation à droite ou à gauche. Maintenant les parcours sont beaucoup plus plats que par le passé. La seule chose plus facile à cette époque était le centre blanc de la cible. De nos jours, il est beaucoup plus difficile de viser le jaune.

 

Quel était le format de compétition ?

En 1976, nous avions seulement deux jours de compétitions pour l’arc classique et l’arc nu. Il y avait un classement pour le premier jour, un autre pour le deuxième jour, et un pour le total. On pouvait ainsi remporter trois médailles d’or…

 

Qu’en était-il de l’ambiance ?

Cela n’a pas beaucoup changé. Je pense que les gens en tir en campagne apprécient particulièrement ces épreuves. Ils aiment non seulement la nature et la forêt, mais aussi la difficulté des tirs. Il me semble que plus le parcours est difficile, plus les archers sont contents. Je me souviens du parcours en 1982 en Angleterre, qui fut le plus difficile de ma vie…

 

Et vous en avez fait beaucoup durant votre carrière…

Oui… Depuis 1976, je crois avoir manqué seulement deux Championnats du Monde.

 

Avez-vous réussi à motiver les gens à faire du tir à l’arc en Finlande ?

C’est difficile à dire. Le tir à l’arc représente une très belle communauté, amicale et soudée, mais il reste un sport amateur. Dans mon club de Hynnkaan Amarco ry, à 50 km au nord d’Helsinki, nous avons 40 membres. En moyenne, un club en Finlande compte 150 membres.

 

Pourquoi, avec le temps, êtes-vous passée à l’arc à poulies ?

Un grand nombre d’archers le font avec l’âge. L’arc à poulies ne demande pas autant de force. Bien sûr, cela n’enlève rien à la précision et à la performance dont font preuve aujourd’hui les archers de top niveau et les jeunes.

 

Combien de temps allez-vous encore continuer à tirer ?

J’adore tellement ça…. Je vais probablement continuer à tirer jusqu’à ce que j’aie un pied dans la tombe..

 

Merci, Carita !

 

Didier Miéville

FITA Communication

Compétitions