Sébastien Flute, de l’or olympique à l’organisation des Jeux: “Ça va être très, très beau”

Sébastien Flute is now working on the organization side of archery.

Son regard, entre fierté et détermination, brille à l’évocation des Jeux à venir. Malgré un emploi du temps dantesque, une pression constante sur ses épaules, Sébastien Flute goûte pleinement son engagement olympique.

Ancien médaillé d’or aux Jeux de Barcelone, en 1992, Sébastien Flute est aujourd’hui l’une des têtes d’affiche de l’organisation des épreuves de tir à l’arc des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. 

Une évidence, pour celui dont l’olympisme a marqué la carrière.

J’ai eu la chance de les gagner, et j’ai ensuite eu la chance de coacher, expose-t-il. J’ai pu voir les Jeux sous différents jours.

Donc je boucle un peu la boucle en organisant le tir à l’arc ici, à Paris.

Flute est désormais Sport Manager pour le tir à l’arc et le para-tir à l’arc pour le comité d’organisation des Jeux de Paris 2024. 

Il endosse cette responsabilité avec un enthousiasme certain.

Ça reste ma discipline de cœur – même si le site des Invalides va également accueillir le départ du marathon, le contre-la-montre et les épreuves de para-archerie ainsi que du para-marathon.

Il y a aussi une petite dose d’appréhension, mais c’est ce qui maintient notre vigilance!

Les Invalides, Paris.

L’été dernier, Sébastien Flute a pu effectuer un test grandeur nature en venant se greffer, selon ses propres dires, à la Fédération Française de Tir à l’Arc pour l’organisation de l’étape parisienne de la Coupe du Monde Hyundai 2023.

L’ancien archer international y était Event General Manager, soit le responsable de la coordination des opérations sur le site. Et même si le format différait de ce que le public verra aux Jeux, lui et ses équipes ont pu expérimenter.

À la fin des deux jours de compétition, on a bien pu voir ce que ça allait donner,” confie-t-il. “Ça nous conforte dans l’idée que ça va être très, très beau.

Pour autant, le travail est loin d’être terminé.

L’accès au site des spectateurs, les implantations, plus une quantité certaine de détails sont explorés par Seb Flute et ses équipes – en tout, près de 2000 collaborateurs depuis l’été dernier! Car tout doit être calibré, au millimètre près.

N’oublions pas que nous avons testé le lieu sur deux jours, ajoute le Français. “Aux Jeux, la compétition se déroulera sur une durée bien plus longue, les impacts de nos actions seront différentes sur la durée.

Flute a entre les mains la responsabilité de l’expérience vécue par le public, mais aussi celle des archers. Son passé d’athlète de haut niveau sera donc forcément utile.

“On vit une expérience très similaires, nous, organisateurs, et eux, athlètes.”

“On se prépare pour un jour J, on a beaucoup d’éléments à valider pour être prêts ce jour-là.”

French fans will try and lift french archers up in the Games.

Le natif de Brest a forcément une pensée particulière pour ses compatriotes, que le pays entier soutiendra l’été prochain.

J’imagine qu’ils se sentent un peu comme moi aujourd’hui: très excités, concentrés, avec un peu d’appréhension aussi, forcément.

Il faut dire que l’arène, dont la taille sera dix fois plus importante que lors de la Coupe du Monde de l’an passé, conférera un trac certain aux Tricolores.

L’été dernier, la jauge de spectateurs était à 800, alors qu’aux Jeux, elle sera juste en-dessous de 8000.

Si Sébastien Flute espère que les JC Valladont, Lisa Barbelin et compagnie sauront tirer profit de cet avantage d’être à domicile et soutenus par le public, il reconnaît ne pas avoir eu le temps d’observer la nouvelle génération d’archers français autant qu’il l’aurait voulu.

J’ai eu la chance de les voir l’an passé aux Championnats du Monde, raconte-t-il. “D‘en découvrir certains.

C’est encourageant de voir les résultats qu’ils obtiennent, de voir cette jeune génération associée avec des athlètes d’expérience comme Jean-Charles, ou même Lisa.

The location of the archery tournament, between Les Invalides, the Eiffel Tower and the Grand Palais is exceptional.

J’ai été le premier, et si ça peut leur donner un peu envie, c’est top, ajoute le champion olympique de 1992.

Entretemps, il y a eu Valladont médaillé d’argent en 2016 à Rio, après le bronze de l’équipe de France féminine en 2008 à Pékin.

Je ne suis pas tout seul et tant mieux!

Premier et unique champion olympique tricolore de l’histoire, le natif de Brest sait ce que peut représenter le poids du soutien d’une nation entière.

Mais il sait aussi que la jeunesse est souvent un bel atout, lui qui fut sacré à Barcelone à seulement 20 ans.

Je suis arrivé un peu dans la même configuration qu’eux, se souvient-il. En 1992, j’avais un peu d’expérience avec des championnats du monde et d’Europe quelques temps auparavant, mais pas une longue carrière à haut niveau.

"Il fallait cette envie d’y aller, sans la pression de devoir confirmer, justifier une position de champion. Ça peut être une chance à saisir pour eux.

Après sa médaille d’or, son expérience d’entraîneur, et maintenant dans sa position d’organisateur, Sébastien Flute sera aux premières loges pour espérer une médaille française, à domicile.

Pour, peut-être, boucler la boucle encore un peu plus.

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