Denise PARKER (USA): “Je suis née pour être archère”


  Quelle est ton implication ici à la Coupe du Monde d’Ogden? Je suis impliquée ici de deux façons. D’abord, en tant que membre du Comité d’Organisation, je travaille dans le domaine des relations publiques et du marketing autour de l’événement. Je suis également en charge du site des finales. Et en tant que CEO de USA Archery, je m’occupe de la promotion de l’équipe US et de notre fédération. En temps normal, je travaille comme CEO de USA Archery. Notre bureau est à Colorado Springs, à côté du Comité Olympique Américain, mais USA Archery a été d’accord que je reste vivre en Utah avec mon mari et mes deux garcons et que je travaille depuis la maison. Je m’occupe de nos compétitions nationales, de notre équipe et de l’entraînement.   Quels sont tes objectifs et quels sont les moyens nécessaires pour continuer à développer le tir à l’arc aux Etats-Unis? Nous essayons de reconstruire les programmes. Le tir à l’arc américain a connu des difficultés financières ces cinq dernières années. Nous investissons dans l’entraînement et le développement des clubs juniors. Nous essayons également de trouver des fonds pour notre équipe. C’est la première année où notre équipe est envoyée par USA Archery sur chaque étape de Coupe du Monde. On essaie de se remettre sur les rails.   Tournons-nous maintenant vers ton parcours sportif. Comment as-tu découvert le tir à l’arc, et comment as-tu pris conscience de ton talent? J’ai été initiée au tir à l’arc par mon père qui chassait avec un arc. A 10 ans, j’ai commencé à pratiquer le tir avec lui. Le club local avait un programme junior que j’ai rejoint, et j’étais plutôt bonne (elle sourit). A 12 ans, j’ai participé à mes premiers Championnats Nationaux Juniors en Salle, que j’ai remportés. Mon résultat était meilleur que celui de la championne senior. J’ai réalisé alors que j’étais douée! Puis j’ai gagné les Jeux Panaméricains 1987 à 13 ans, et j’ai participé à mes premiers Jeux Olympiques à Séoul en 1988, où j’étais la plus jeune athlète de la délégation américaine. On a remporté le bronze par équipe.   Comment expliques-tu ces succès précoces? J’ai eu une chance folle! Je ne sais pas, on me le demande tout le temps. Parfois on est doué pour certaines choses, je pense que je suis née pour être archère! Je me suis toujours sentie très chanceuse d’avoir vécu cette expérience.   Comment t’entraînais-tu à l’époque? La plupart du temps j’étais entraînée au quotidien par mon père, en Utah, et j’allais souvent voir mon entraîneur Tim STRICKLAND qui habitait dans l’Indiana. Je me suis entraînée quelque temps au Centre d’Entraînement Olympique de Chula Vista (Californie) en 1994, juste après son ouverture, puis j’ai préféré retourner m’entraîner chez moi en Utah.   Tu as encore participé à deux éditions des Jeux Olympiques avant de prendre ta retraite en l’an 2000. As-tu alors gardé un pied dans le monde du tir à l’arc? J’ai participé aux Jeux de Barcelone 1992 et Sydney 2000. Je ne me suis pas qualifiée pour Atlanta, ce qui était triste, pour une fois que les Jeux avaient lieu aux Etats-Unis. Les Jeux de Sydney ont été ma dernière compétition mais je suis restée dans le monde du tir à l’arc: j’ai travaillé quelque temps pour Hoyt, puis à l’Archery Trade Association en tant vice-présidente, et j’ai organisé l’ATA Trade Show. Enfin, en 2008, je suis devenue CEO de USA Archery. Je suis donc toujours restée dans le milieu du tir à l’arc, même si cette fois c’était du point de vue professionnel. C’est super de travailler dans le domaine qu’on aime. Combien de gens ont cette chance?   A la fin, quel est ton meilleur souvenir de carrière? Ma médaille olympique. Une des raisons pour lesquelles cette médaille a tellement compté, c’est qu’elle était totalement inattendue pour notre équipe. C’était une surprise.   A ton avis, quelle est la principale différence entre le tir à l’arc du temps de ta carrière et maintenant? Le niveau des archers et de l’équipement ne cesse de s’améliorer, tout devient plus professionnel. Les gens arrivent presque à vivre du tir à l’arc. De plus, la présentation du sport a tellement évolué. Avec la création de la Coupe du Monde, notre sport est beaucoup plus mis en valeur, mais je suis contente de ne pas avoir à tirer contre les archers d’aujourd’hui, parce que leur niveau est tellement plus élevé!   Le format de compétition a connu des changements importants au cours des deux dernières décennies. Tu as commencé à tirer dans le format de Grand FITA Round, puis en 1992 le format des matches un contre un (Epreuve olympique) a été introduit. Enfin, cette année nous sommes passés au système de sets. Du point de vue d’une archère, j’ai des sentiments mitigés. Je prends toujours le golf comme exemple, je persiste à croire que le premier format est celui qui récompense le meilleur tireur. C’est difficile pour moi de ne pas penser à ça, de mon point de vue d’archère. Mais du point de vue de la présentation et de la promotion du sport, je pense que le système des matches et le format de sets rendent le tir à l’arc plus intéressant, parce que tout peut basculer à tout moment. Les matches et le système de sets ont complètement changé la nature du jeu; les champions sont les archers qui tiennent sous la pression. C’est toujours important de bien tirer – ce que tout le monde sait faire – mais c’est surtout une question de bien tirer sous la pression. C’est devenu un jeu totalement différent.   Quel est le meilleur format d’après toi? Je pense que le plus important est de développer le tir à l’arc en tant que sport, donc à mon avis c’est bien que le tir ait évolué dans ce sens. Je ne peux pas imaginer un retour en arrière. Il faut continuer le progrès dans cette direction.   Que penses-tu de la Coupe du Monde? J’aime beaucoup la Coupe du Monde. Je pense que sa création est l’une des meilleures initiatives de la FITA, et que la compétition s’améliore d’année en année. Du point de vue de notre pays, je remarque que beaucoup d’archers actifs dans des disciplines extérieures à la FITA veulent se tourner vers les disciplines Classique et Poulies afin de participer à la Coupe du Monde. Je constate que ça fait une grande différence aux Etats-Unis et je suis sûre que c’est pareil dans d’autres pays. Par ailleurs je trouve que c’est un plaisir de participer aux épreuves de Coupe du Monde. Elles sont encourageantes pour les athlètes et pour le développement des programmes nationaux.   Les premiers Jeux Olympiques de la Jeunesse auront lieu dans deux semainesà Singapour. En tant que médaillée olympique, que penses-tu de cet événement? Honnêtement, j’ai un avis partagé sur cet événement. Il a été présenté plutôt comme des Goodwill Games, où la haute performance n’est pas la seule finalité. Je me demande comment ça va se passer, car ce concept est très éloigné de l’idée qu’on a des Jeux Olympiques, où on donne tout pour son pays. Cela dit, l’idée d’avoir des Jeux Olympiques de la Jeunesse me plaît beaucoup. Ça sera une expérience intéressante. Nous sommes très heureux d’envoyer deux athlètes qui représenteront notre pays à Singapour.   Merci Denise. As-tu quelque chose à ajouter? J’aimerais souhaiter la bienvenue dans l’Utah à tout le monde. C’est super d’avoir une compétition presque à la maison. Pour moi c’est très spécial de voir tant d’amis de longue date venir là où j’ai grandi.   Vanahé ANTILLE Communication World Archery