Aida ROMAN : « Faire partie des trois premières est merveilleux »

Entre les épreuves individuelles, par équipe et mixtes de Playa del Carmen et Phoenix, tu as déjà remporté quatre victoires cette année. Dans quelle mesure ce premier contact avec des compétitions valables pour le Classement mondial t’aide pour la Coupe du Monde dans laquelle nous entrons ?

Cela m’apporte un peu plus de confiance et plus de connaissance des compétitions. Néanmoins, comme chaque compétition est différente, j’essaie de ne pas rester focalisée sur les résultats et de plutôt me concentrer sur la suivante.


Quels sont tes objectifs personnels cette saison ? 

Je veux maintenir mon niveau et garder ma place entre les trois premières, parce qu’être entre ces trois premières est quelque chose de merveilleux. Au final, les différences entre les trois ou quatre premières ne sont pas si grandes.

Si tu devais classer le niveau d’importance de la Coupe du Monde et des Championnats du Monde cette année, que serait plus important pour toi ?

Sans hésiter les Championnats du Monde, parce qu’ils ont beaucoup plus de valeur, autant au niveau du Classement mondial qu’au niveau des pays y prenant part. Tu deviens Championne du Monde par-dessus beaucoup d’autres compétitrices. Le fait qu’ils se déroulent chaque deux ans est également un facteur de motivations supplémentaire.


Comment est-ce que tu assimiles le changement d’entraîneur en équipe nationale? 

C’est plus compliqué pour moi, parce que les autres filles ont toutes un entraîneur individuel. Quant à moi, Songi WOO, qui était mon entraîneur directe, ne l’est plus car elle ne travaille plus au Mexique, et c’est donc très différent. Malgré tout, je dois accepter la situation et continuer à bien m’entraîner jour après jour. De temps en temps, je reçois quand même les conseils de ZHANG Zheng, l’entraîneur de Mariana AVITIA, même si cela implique des voyages d’une ville à l’autre. 

Les conditions au Mexique sont certainement bien meilleures à la suite des médailles Olympiques de l’an dernier? 

Les chiffres dans les clubs sont en claire augmentation, les gens sont beaucoup plus motivés et avec une réelle envie de gagner. Maintenant, les gens croient réellement que le Mexique peut être un pays gagnant, non seulement en tir à l’arc, mais dans n’importe quel autre sport, grâce aux nombreux athlètes et équipes sportives de qualité. Il y a un réel potentiel et il faut juste changer la mentalité, y croire. 

Sens-tu qu’il y ait beaucoup plus d’enfants et de jeunes voulant commencer à tirer à l’arc ? 

Non seulement il y a plus de jeunes, mais ils veulent également être en équipe nationale et donner de bons résultats à la nation. 

Cette année, l’Amérique du Sud accueillera pour la première fois une compétition de tir à l’arc de haut niveau, avec la troisième étape de la Coupe du Monde à Medellin, Colombie. Qu’est-ce que cela t’inspire? 

Je suis très contente, parce que c’est une ville que j’aime beaucoup. Medellin est magique, les gens sont très accueillants et je m’y sens presque comme chez moi, comme s’il s’agissait d’un autre état mexicain. L’année dernière, il y a eu une compétition continentale qualificative pour les Jeux Olympiques dans laquelle j’ai malheureusement terminé en quatrième position, mais j’ai quand même obtenu ma place individuelle avec la sélection nationale. 

Crois-tu que ceci poussera encore plus le développement du tir à l’arc en Amérique Latine? 

Oui bien entendu. En plus de moi-même, d’autres athlètes comme Natalia SANCHEZ (COL), qui avait terminé troisième aux Championnats du Monde en 2009, ou Denisse VAN LAMOEN (CHI), apportons une reconnaissance à l’Amérique Latine. Même si nous ne travaillons pas selon les règles établies, nous travaillons dur et essayons de servir d’exemple. C’est très beau d’être reconnues et d’avoir ses résultats reflétés comme tels. Au final, les autres tireurs Latino-américains voient les résultats des filles mexicaines et pensent pourquoi pas nous également.


Ta popularité ayant considérablement augmenté, peux-tu encore te promener dans les rues de ta ville sans être trop abordée ? 

Heureusement et malheureusement, Mexico City est tellement peuplée que je passe facilement inaperçue. Par contre, si je vivais dans une ville ou dans un état moins peuplés, ça pourrait effectivement m’arriver. Par exemple, j’ai des amies médaillées olympiques qui ne peuvent même pas sortir pour faire des achats, parce que tout leur est offert. 

Comment se passent tes études ? 

Bien. Après les Jeux Olympiques, je suis retournée à mes études de psychologie et tout se passe bien. 

A quelques jours de fêter ton quart de siècle, comment te sens-tu, premièrement, comme sportive d’élite, et ensuite comme personne? 

Je me sens en grande partie très réalisée, mais d’un autre côté, je me dis qu’il faut que je me prépare encore plus, que je ne me repose pas sur mes lauriers, afin de continuer à être un exemple pour les miens.


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